
Linteau de porte cévenol Photo Marianne Perrot

Ruches faites d'un tronc de châtaignier couvert d'une lauze
Photo Paul Barbazange

Cascade et vasque Photo Marianne Perrot

Vue sur le lac Photo Marianne Perrot

Descente parmi les hêtres Photo Marianne Perrot

Osmonde ou fougère royale Photo Marianne Perrot
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Le sentier des mille marches... c'est le nom donné à une randonnée particulièrement belle, sportive aussi, qui permet
d'atteindre le lac du Saut de Vezoles en remontant la vallée du Bureau.
Le point de départ peut être l'usine hydroélectrique de la Sicarderie, un hameau de Prémian,
sur la rive gauche du Bureau, où un parking permet de se garer. Inconvénient : c'est le plus
long ! On peut raccourcir en partant de Langlade. Là il n'y a guère de place pour les
voitures. On y repère rapidement le GR 77, il n'y a plus qu'à se laisser guider par les
balises.
Langlade ? Le hameau, qui est sur la commune de Riols, la plus étendue du département de
l'Hérault, doit compter encore une quinzaine d'habitants permanents, des gens plus très
jeunes pour la plupart. Il y a une quarantaine d'années il y avait encore une école. On
devait y vivre de châtaignes, de cerises aussi, de troupeaux de moutons, du bois ou du
charbon de bois...
On peut enfin choisir, pour débuter le circuit, un lacet avec un panneau indiquant " Sentier
des gardes " qui se trouve au dessus de Rouvials, sur une piste qui monte vers le lac. Dans
ce cas on se prive de la traversée de Langlade laquelle mérite pourtant le détour.
Lors de la randonnée effectuée le jeudi 18 août on y a vu deux ou trois petites choses
originales : un linteau cévenol, un trou creusé par un pivert dans la porte d'une maison
abandonnée, un réseau de branches de lierre qui avait entouré un tronc que l'on a enlevé. On
dirait une cage à présent.
Dès que vous avez quitté Langlade vous êtes dans un paysage grandiose qui rappelle tout à
fait la Corse. Evidemment il va falloir monter ! C'est qu'il y a plus de 500m de dénivelé.
Et de temps en temps il faudra redescendre, pour remonter d'autant.
Quelque trois quarts d'heure après vous rencontrez, après une grimpette raide et pas très
commode, le départ du sentier des gardes. Pourquoi cette appellation ? Parce qu'il a été
aménagé par les agents de l'Office National des Forêts que l'on appelait autrefois les
gardes forestiers.
Auparavant vous êtes passés près d'une maison en ruines occupés par... ? Il ne doit pas
s'agir d'autochtones ! Là vous pourrez découvrir quelques ruches faites de troncs de
châtaigniers évidés couverts d'une lauze. A l'intérieur quatre bâtons forment un croisillon.
Système peu fonctionnel, il faut enlever le miel avec un couteau. On emporte ainsi la cire
et si vous n'avez pas de quoi extraire le miel vous pouvez la consommer, ce n'est pas
désagréable.
Pendant un moment le sentier des gardes reste à peu près plat, en balcon sur la rive gauche
du Bureau dans lequel il descend cependant. Cette année au mois d'août les érables de
Montpellier qui sont dans le secteur avaient déjà, pour cause de sécheresse, un feuillage
roux.
Tiens on a vu du tamier ou herbe aux femmes battues. Ses baies rouges servaient à soulager
les ecchymoses. L'Imam de Vénissieux devrait recommander l'usage de la plante !
Arrivés dans le Bureau, vous allez attaquer la série d'escaliers faits de marches plus ou
moins hautes, construites avec des pierres plus ou moins bien ajustées. Il n'y en a sans
doute pas mille, mais sûrement plus de cinq cents.
Un superbe hêtre porte des inscriptions soigneusement gravées au couteau, du genre, " A La
Belle Colette, pour la vie, Jacques " ou du moins une variante !
Vue du bas, la chute de l'eau le long des rochers est spectaculaire cependant que le Bureau
forme des vasques dont l'eau fraîche est tentante en été.
Sur la fin de la montée, c'est toujours aussi raide et on est soulagé quand on atteint le
plateau. Là haut le paysage est différent et rappelle l'Auvergne. Nous vous conseillons
d'aller pique-niquer dans le bosquet de pins qui est à l'est du barrage.
Naturellement il va falloir redescendre. Vous pouvez refaire le chemin en sens inverse, cela
n'a rien d'original. Vous pouvez aussi emprunter la piste qui part un peu plus loin à l'est.
C'est languissant. Non le mieux c'est de suivre le GR 7 qui s'oriente plein ouest.
Vous passerez ainsi au belvédère où vous bénéficierez d'une vue plongeante sur la vallée du
Bureau et la longue cascade qu'il offre au regard depuis le saut de Vezoles. En continuant,
toujours par le GR 7, vous atteindrez la fontaine des Cabanes, souvent à sec en été. Là il
vous faudra prendre, tout de suite à gauche un très joli sentier, à peine marqué de cairns
qui serpente entre chênes, châtaigniers et hêtres et qui vous ramènera dans le lit du Bureau
juste au niveau des premières marches. Les hêtres sont par ici particulièrement beaux.
Certains sont très ramifiés.
Vous aurez l'occasion de voir dans le Bureau quelques spécimens d'osmonde, une fougère
aquatique assez rare et à ce titre protégée. On l'appelle fougère royale.
Ah, vous n'êtes pas encore rendus, il va falloir reprendre la partie en balcon du chemin des
gardes, descendre encore dans la vallée du Bureau, en remonter… Allez, un peu de courage,
vous y êtes !
Si vous êtes un randonneur confirmé il vous aura fallu entre 4 heures 30 et 5 heures de
marche. Sinon ? Eh bien on vous enverra des secours !
Jacques Cros

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Trou de pivert Photo Paul Barbazange

Les inscriptions sur le hêtre Photo Marianne Perrot

Dernières marches (?) Photo Marianne Perrot

Panorama depuis le belvédère Photo Marianne Perrot

Au retour sur le sentier des gardes Photo Marianne Perrot
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